Les chroniques du cimetière
"Nous sommes des milliards d’âmes à vagabonder ainsi dans l’univers, hanter les lieux où nous avons vécu, visiter l’esprit et les songes de nos parents, enfants, amis, amours, les protéger, les guider. Les hommes parlent de coïncidences, de hasard là où les événements ne sont que la manifestation de notre présence volatile.De notre amour." Dans une lettre adressée à sa fille Mina, Ange, un père défunt, outre une tentative de rédemption, nous offre la chronique du petit cimetière de campagne où il repose. Un texte noir et lumineux, une danse macabre drôle et ironique autour de la masculinité, la paternité, et l’amour, toujours. Une invitation à méditer sur la mort, ou, comme l’écrit François Cheng, « autrement dit sur la vie ». « Les morts ne dorment pas. Les morts errent l’âme en peine dans un espace infini, atemporel, entre les roches moussues, les forêts profondes, les collines floues. Dans les rues grises, portés par les oiseaux et les vents. Les morts ressassent des regrets éternels. Les morts ne versent pas de larmes ni n’éclatent de joie. Les morts paient pour leurs erreurs passées, le cœur pourri de honte. Les morts ne peuvent pas oublier. »
Après le succès de son premier roman "Attendre Anna", Virginie Ducay revient avec un deuxième roman détonant, "Pour toi, Mina", dont les mots sont plus que jamais empreints d’émotion et d’urgence. Grâce à son talent de narratrice , à son sens du mot juste, nous adhérons volontiers à ce monde imaginaire. On sourit, s'étonne, s'émeut à la lecture de cette sorte de miroir de nos propres aspirations. Tout serait tellement plus facile si l'on osait dire l'amour... Sélectionnée pour le prix de la ville de Carhaix et celui du Lion’s Club pour son premier roman, la romancière reste humble : « Écrire, c’est l’histoire de ma vie », souligne -t-elle, avec espièglerie.
Coup de coeur de l'équipe de la médiathèque de Sulniac