Le coeur battant du monde : roman

Le cœur battant du monde, paru en août 2019 chez Albin Michel est le deuxième roman de Sébastien Spitzer, journaliste français né en 1970 dans les beaux quartiers de Paris. Après avoir écrit pour le magazine Jeune Afrique et avoir réalisé des reportages pour de grandes chaînes télévisées, Sébastien Spitzer réalisa son rêve : écrire un roman. Son premier ouvrage, Ces rêves qu’on piétine, dévoilant l’histoire de Magda Goebbels, fût traduit dans de nombreux pays et remporta une quinzaine de prix littéraires. 

Nous sommes à Londres dans les années 1860. La Révolution Industrielle bat son plein et la misère qui va avec se fait ressentir dans les faubourgs les plus pauvres. Charlotte, jeune irlandaise s’étant installée à Londres pour fuir la famine, se retrouve mère de substitution d’un enfant né d’un rapport clandestin entre Karl Marx, dit « le Maure » et la gouvernante de la famille Marx. Engels, l’ami du Maure doit à tout prix faire disparaître cet enfant qui, si son existence venait à être dévoilée, nuirait à la réputation de ces deux leaders du parti communiste. Durant tout le roman mêlant histoire et politique, nous découvrirons l’enfance et l’adolescence de Freddy, l’enfant caché, « le bâtard » de Karl Marx.

Ce que je retire de ce roman est plutôt positif. En effet, on peut dire que ce livre m’a plu, même s’il faut reconnaitre que c’est un peu long et que certains passages n’apportent pas grand-chose sur le plan historique ou sur les caractéristiques des personnages. De plus, les nombreux liens entre les personnages sont quelquefois compliqués à comprendre. En revanche, l’histoire est écrite de manière très réaliste et on entre facilement dans le contexte et l’époque racontée. Certains passages sont assez violents et laissent derrière eux des faits émouvants, comme par exemple la mort d’un ou plusieurs personnages. Grâce à l’utilisation de phrases relativement courtes, Sébastien Spitzer nous offre un roman assez animé avec assez forte quantité d’actions et d’éléments nouveaux. La division du livre en parties historiques (par exemple « 1867, la lutte armée ») permet de nous faire comprendre qu’un nouvel évènement a changé le contexte dans lequel évoluent les personnages. Je dirais donc que Le cœur battant du monde est un livre à ne pas rater même si la fin n’est pas une grande surprise. Ce livre a un intérêt documentaire, il nous fait comprendre l’époque dont il parle, ici la Révolution Industrielle en Angleterre, la Guerre de Sécession en Amérique et le combat pour l’indépendance de l’Irlande. L’auteur veut émouvoir les lecteurs en les plongeant dans la pauvreté de cette époque et dans le quotidien de l’enfant caché, comme on peut le remarquer dans cet extrait marquant du livre : « Chaque jour, quand retentit la cloche pour annoncer la fin de la journée de travail, une larme coule sur sa joue, minuscule. Une larme chargée de tout ce que cette petite vie lui a pris et ne lui rendra jamais » (page 441).

(...) Je recommande ce livre pour ceux qui aiment les aventures, les histoires tristes, et surtout les romans historiques.

Coup de coeur du public