Histoire de famille
En 2003, Lélia, la maman d’Anne, la narratrice et autrice de ce roman autobiographique, reçoit une carte postale où sont écrits à la main les prénoms de ses grands-parents, de son oncle et de sa tante, qu’elle n’a jamais connus, ceux-ci ayant été assassinés à Auschwitz en 1942. La carte postale est adressée à M. Bouveris. Quelques années plus tard, Anne décide de mener l’enquête pour savoir qui a écrit cette carte postale et, surtout, pourquoi.
Ce roman-investigation nous emmène des confins de la Russie aux hauts plateaux du Luberon, en passant par Paris, la Normandie, la Palestine. L’histoire mêle passé, présent, souvenirs, de la narratrice, de sa mère, de sa grand-mère. On y parle de transmission aussi, ou du manque de mots, des silences qu’on rencontre souvent dans les familles ayant subi un traumatisme aussi fort, et qui impacte même les générations suivantes. On y retrouve Gabriële, l’arrière-grand-mère, découverte dans le premier roman écrit à quatre mains par les sœurs Berest, on y évoque René Char, Francis Picabia, Marcel Duchamp, Irène Némirovsky…
Au-delà du témoignage de la réalité du quotidien d’une famille juive à l’aube de la seconde guerre mondiale, le lecteur vit chaque étape importante de cette famille, du mariage des parents aux premières persécutions qui leur font fuir la Russie, de la naissance des enfants, nés sur tous les sols de l’Europe, à leur arrestation. Dans la deuxième partie du roman, est racontée la vie de Myriam, aînée de la fratrie, seule survivante de la famille Rabinovitch, véritable héroïne du roman.
Ce roman pose également les questions nécessaires sur ce que signifie être juif aujourd’hui en France. Un réel coup de cœur pour ce sujet qui va au-delà du sujet.
Coup de coeur bibliothécaire - Dorothée