Beaucoup d'émotion
Olivier Dorchamps est un auteur franco-britannique. Après avoir grandi à Paris et vécu quelques années à Washington, il a choisi de s’installer à Londres.
A l’écouter remonter son arbre généalogique, très cosmopolite, on comprend vite que bien des influences, des regards sont venus pimenter ce qui l’a construit.
Son 1er roman, « Ceux que je suis » , paru en 2019, a remporté pas moins de treize prix littéraires. « Fuir l’Eden » paraît en 2022 et a déjà été distingué.
C’est l’histoire d’Adam, 17 ans qui tombe amoureux, là, de manière foudroyante, sur le quai de Clapham Junction. Bon, direz-vous...Et alors ? Mais c’est aussi l’histoire de cet endroit, « du côté moche de la voie ferrée » où a été construit l’Eden surnommé Cap Canaveral, où habite Adam...L’Eden, un personnage à part entière !
L’histoire d’amour est peut-être la promesse d’en sortir, de cet Eden, pour de bon… Et puis il y a toute une galerie de personnages : la petite sœur, l’autre, les potes, Claire...Et la mère, absente !
Impossible ici d’en dire plus : il faut entrer à l’Eden, monter les escaliers, entrer chez Adam, croiser tous les personnages. Il faut retrouver Eva dont la rencontre bouscule les souvenirs liés à la mère… L’auteur dit que « Quand l’environnement est extrêmement dur, les gens vont avoir des réactions d’amour, d’amitié, de fraternité qui sont inconcevables dans un autre environnement. »
Avec une écriture délicate, précise, d’une incroyable poésie, l’auteur nous amène très justement au plus profond des personnages. Rien n’est démonstratif dans ce roman : on sent toute la dureté, la violence mais l’accent est mis sur une absolue humanité. On referme le livre avec beaucoup d’émotion.
Coup de coeur lectrice - Chantal - Médiathèque de Saint-Avé